Un vendredi 13 chanceux ? Confirmation avec le très joli moment de musique que je proposerai en compagnie de la pianiste Flore Merlin aux célèbres Concerts de midi en Sorbonne, le vendredi 13 février 2015 à 12h15 à l’amphithéâtre Richelieu de l’université Paris-Sorbonne.
Cette saison des Concerts de midi en Sorbonne, placée sous le thème Musique : nom féminin, rend hommage aux femmes compositrices en donnant à écouter leur musique. Pour servir ce dessein, et toujours en lien avec mes travaux de recherche de doctorat, c’est Louise Farrenc et sa Sonate n°1, op.37 pour piano et violon (1848) que j’ai convoquées. Cette oeuvre méconnue, aux accents beethovéniens, déroule une beauté toute de sincérité et de simplicité. Elle est dédiée, à l’instar de la Sonate pour piano et violon n°1, op.152 de son contemporain Henri Bertini, au violoniste Jean-Baptiste-Philémon de Cuvillon, élève de François Habeneck et, comme Farrenc, d’Anton Reicha.
Pour accompagner notre amie lors de ce concert, j’ai choisi son admirateur Robert Schumann, dans la magistrale et bouleversante Deuxième Sonate pour piano et violon [Zweite grosse Sonate], op.121 (1851), parfaitement contemporaine, rarement donnée en concert et dédiée au violoniste Ferdinand David.
Voici les quelques lignes de présentation que j’ai rédigées pour le communiqué de presse :
« Musique : nom féminin »… bien que le terme « compositrice » ne fut admis et appliqué à la musique que dans la huitième édition du Dictionnaire de l’Académie française (1932-1935)… Ainsi, c’est la musique d’une « excellente auteur », d’une « savante compositeur », d’une « femme-compositeur », selon les termes employés en 1847 pour désigner Louise Farrenc dans la Revue et Gazette musicale, que j’ai choisi de vous faire découvrir dans ce programme et d’associer à Robert Schumann. Les deux figures se répondent en effet dans un rapprochement captivant. L’immense Schumann, d’abord, qui dans ses écrits dit son admiration pour la musique de Farrenc – Componistin, sous sa plume germanique – et rend un hommage éloquent à son talent dans un monde quasi spécifiquement dédié à la gent masculine. Ensuite, la mise en perspective unique de deux œuvres contemporaines, de part et d’autre du Rhin, à une époque où la suprématie allemande écrase le soi-disant néant de la période pour la sonate en France. Éclairée par mes recherches de doctorat sur le répertoire et l’interprétation des sonates françaises pour piano et violon au XIXe siècle, c’est donc à une mise en regard de la Sonate n° 1 pour piano et violon op. 37 de Louise Farrenc (1848) et de la rare, magistrale et redoutable Zweite Grosse Sonate de Robert Schumann (1851) que je vous convie pour ce concert aux accents génériquement passionnés.Grandes émotions en vue pour ce concert…
Les informations pratiques (réservation, tarifs, accès) se trouvent sur le site des Concerts de midi.