Docteure, mention très honorable, voilà ce qui pouvait se rêver de mieux à l’issue de ma soutenance de thèse, la première défendue par un violoniste chercheur (et même par un instrumentiste à cordes, vrai de vrai) !
Intitulée Penser l’interprétation des sonates françaises pour piano et violon au XIXe siècle (1800-1870) : des sources au concert, forte de deux volumes totalisant 1080 pages, ma thèse a été réalisée sous la direction du Professeur Jean-Pierre Bartoli à l’Université Paris-Sorbonne et de Christophe Coin au CNSMDP, dans le cadre du doctorat de musique Recherche et Pratique, en collaboration entre l’Université Paris-Sorbonne et le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP).
La soutenance s’est déroulée en deux épreuves :
– un récital associé à la soutenance, avec Luca Montebugnoli au pianoforte, à la Philharmonie de Paris/Cité de la musique (Amphihéâtre), le 14 novembre 2016 à 19h. Le Musée de la musique de Paris a très aimablement mis à notre disposition deux pianos forte de ses collections : un piano forte de Christopher Clarke, fac simile d’un instrument Erard 1802 et un pianoforte Erard 1890. Le programme comprenait des œuvres de Herold, Alkan et Godard, en lien avec ma thèse. Grande chance d’avoir pu bénéficier de cette double collaboration !
– la soutenance académique, au CNSMDP (salon Vinteuil), le 15 novembre 2016 à 14h.
Le grade de docteure m’a été accordé à l’issue de ces deux épreuves par un jury prestigieux composé à la fois de scientifiques et de personnalités musicales :
- M. Jean-Pierre BARTOLI, Professeur à l’université Paris-Sorbonne
- M. Christophe COIN, violoncelliste, gambiste, Professeur au CNSMDP et à la Shola Cantorum de Bâle
- M. Guy GOSSELIN, Professeur émérite à l’université François-Rabelais de Tours, Président de la Société française de musicologie
- M. Jean-Jacques KANTOROW, violoniste, chef d’orchestre, Professeur honoraire au CNSMDP
- M. Bruno MANTOVANI, compositeur, chef d’orchestre, Directeur du CNSMDP
- Mme Cécile REYNAUD, directeur d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes
Résumés de la thèse :
Penser l’interprétation des sonates françaises pour piano et violon au XIXe siècle (1800-1870) : des sources au concert
La thèse considère la double inconnue d’un répertoire et d’un jeu violonistique encore inexplorés. La recherche dévoile les sonates françaises pour piano et violon de la période 1800-1870, mais questionne aussi leur interprétation. Une étude historique est menée sur le jeu des violonistes français : la base de données Mélos, deux inventaires inédits, l’analyse de maintes sources et témoignages, notamment un imposant corpus de traités pédagogiques de violon publiés en France au XIXe siècle et les partitions annotées du fonds Baillot de la Bibliothèque nationale de France (BnF), apportent des éclairages originaux sur ce sujet. L’ambition est de construire aujourd’hui, violon en main, une interprétation de ces sonates méconnues et, avec la création d’outils destinés aux interprètes et aux scientifiques, d’œuvrer à leur diffusion.
From Sources to Concerts: the Interpretation of French Sonatas for Violin and Piano from the 19th-Century (1800-1870)
This dissertation addresses the twofold issue of a violin repertoire and a performance practice, both of which had yet to be explored. French sonatas for piano and violin ranging from the 1800s to the 1870s are unveiled. Their interpretation is also discussed. The performance practices of French violinists are studied from a historical perspective. The Melos database, two previously unpublished inventories, the analysis of numerous sources and testimonies, including an extensive corpus of 19th-century French violin methods and the annotated scores from the French National Library’s Baillot collection are used to tackle this question in the light of multiple criteria.
The final purpose of this thesis is to combine theory and practice to bring about an interpretation of these little-known sonatas and to foster new tools for interpreters and scientists with a view to promulgate these works.
Six années d’études , deux années passées en qualité à étrenner les nouveaux statuts de musicien chercheur associé puis invité Pasteur Vallery-Radot à la Bibliothèque nationale de France (BnF) – la BnF a très gentiment publié un article récapitulatif à ce sujet, accessible ici -, deux inventaires inédits, une base de données, Mélos, bientôt en ligne sur le site de l’Institut de Recherche en musicologie (IReMus), une foule de concerts, un CD, de multiples événements scientifiques, de prestigieuses collaborations : c’est une immense joie de clôturer cette aventure par la meilleure mention possible !
Merci à toutes celles et ceux qui m’ont soutenue durant ces années !
Un merci tout particulier aux mécènes qui m’ont distinguée et soutenue au long de ce doctorat : la Fondation Meyer pour le développement culturel et artistique, le Centre international Nadia et Lili Boulanger, le Mécénat Musical Société Générale, le legs Pasteur Vallery-Radot de la Bibliothèque nationale de France, la Fondation Safran pour la musique et la Fondation de France.
L’aventure se poursuit avec concerts, projets de recherche, publications, en parallèle de ma charge de cours à la Sorbonne et de mes multiples concerts professionnels ! Les nouvelles continuent bien sûr, cher lecteur, d’être relayée sur ce blog.
[…] Mise à jour du 23 novembre 2016 : à l’issue des deux épreuves constituées d’un récital à la Philharmonie de Paris et de la soutenance académique, le jury a décerné à Cécile Kubik la mention très honorable avec les félicitations du jury. Elle revient sur cette soutenance dans son site, à la page : https://www.cecilekubik.fr/recherche/docteure/ […]