Les 5 et 6 décembre 2019 se tenait au Conservatoire de Paris – CNSMDP la 4e session des Rencontres international Épistémuse, le Réseau international des musicologies francophones, représentée en France par l’IReMus – Institut de Recherche en musicologie. Le thème fixé cette année portait sur « L’expérience musicale, un objet de recherche entre musicologie et interprétation ».
La rencontre a été l’occasion d’aborder la problématique sous des angles variés et à l’échelle internationale, avec des intervenants venus du monde entier pour témoigner de leur implication ou de celle de leur pays dans ce champ. Il m’eut été possible de rapporter dans le détail ces interventions sans nulle doute passionnantes si la grève totale des transports parisiens ne m’avait contrainte à randonner des heures durant, violon au dos, pour me rendre sur mes lieux de travail, au lieu d’assister paisiblement, transportée en éclair grâce au métro, à ces moments d’échange fructueux.
Pour ma part – moyennant donc quelques heures de randonnée, j’ai répondu avec plaisir à l’invitation du CNSMDP pour participer à cette rencontre . Il s’est agi de témoigner de mon retour d’expérience de docteure du doctorat de Musique, Recherche et Pratique (Sorbonne Université/CNSMDP), dans une table ronde où chacun des intervenants – docteurs, doctorants, encadrants – ont pu faire part des avancées, des victoires, mais aussi des difficultés rencontrées avant, pendant et après le doctorat. Quelle chance de pouvoir échanger avec d’éminents représentants de pays plus avancés que la France dans le domaine des recherches menées par des interprètes ! Gageons que ce bilan prolifique du cursus permettra de mieux le faire connaître et de toujours mieux servir sa cause pour que les interprètes-chercheurs trouvent leur place à la fois dans le monde universitaire et dans celui des interprètes de la musique.
L’expérience musicale, un objet de recherche entre musicologie et interprétation
Télécharger le programme détaillé des journées EpistémuseLe principe d’une musicologie appliquée remonte aux origines de la discipline au début du XXe siècle. Les musicologues avaient alors accompagné l’intérêt croissant pour les répertoires anciens en réalisant des éditions destinées à guider les interprètes, en organisant des concerts conférences ou en dirigeant des ensembles vocaux ou instrumentaux spécialisés dans les musiques du passé. Dès les années 1970, la musicologie anglophone a investi massivement le champ des performance practices. La musicologie francophone lui a ensuite emboîté le pas en contribuant à son tour à l’analyse de la performance, à l’histoire des conditions de l’interprétation musicale, à l’évolution des modes d’écoute ou encore à l’exploitation des enregistrements sonores. Dans les deux dernières décennies, les conservatoires se sont saisis de la recherche artistique, que ce soit en mettant en place des doctorats, en créant des séminaires, en lançant toutes sortes de projets et en multipliant les publications. C’est cette profusion d’activités, que l’on constate autant dans les écoles supérieures d’art qu’à l’Université ou dans les centres de recherche, que la 4e session d’Épistémuse va explorer.