Après l’événement du colloque consacré à Pierre Baillot (BnF-CNRS-Palazzetto Bru Zane), janvier poursuit sa cadence ce mercredi 14 janvier 2015 avec une journée d’étude organisée par le département de la musique de la Bibliothèque nationale de France (BnF) à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA).
Les premières méthodes du Conservatoire national : pédagogie et transmission du répertoire musical
Cet axe sur les méthodes pédagogiques s’inscrit dans le cadre du projet de recherche soutenu par l’Agence nationale de la recherche (ANR), « Histoire de l’enseignement public de la musique en France au XIXe siècle (1795-1914) ».
Voici ce que Cécile Reynaud, en charge de ce projet ANR, et Rosalba Agresta, responsable de la partie consacrée aux méthodes, nous annoncent pour cette première journée d’étude :
Parmi l’imposant corpus pédagogique musical produit au XIXe siècle, les quatorze méthodes éditées entre 1800 et 1814 par l’Imprimerie ou Magasin de musique du Conservatoire s’imposent comme l’expression du premier discours didactique de l’institution. Rédigées par un ensemble de professeurs et validées par les conseils internes de l’établissement, les méthodes « officielles » veulent fixer et uniformiser, selon un idéal de clarté et de rationalité, les principes régissant l’enseignement de chaque discipline. Ces ouvrages répondent pour la plupart à un schéma pédagogique commun – une section théorique suivie d’exercices techniques et d’extraits du répertoire. Articulant dimension technique et dimension artistique, cette vaste entreprise répond donc à des motivations qui sont à la fois pédagogiques, idéologiques et esthétiques. La présente journée accompagne les travaux en cours menés dans le cadre de l’ANR HEMEF pour l’édition savante de ces ouvrages pédagogiques : ces derniers y sont étudiés tant du point de vue synchronique – diffusion de la pédagogie du Conservatoire à Paris, en province et, bientôt avec les traductions, à l’étranger – que diachronique – influence des méthodes officielles sur l’enseignement musical en France tout au long du XIXe siècle. Vecteurs de transmission du répertoire musical, répertoriant des ensembles de traits techniques propres à l’école qu’ils illustrent, sources de représentations iconographiques inédites sur l’exécution musicale et le travail de l’instrumentiste, ces ouvrages pédagogiques livrent une image irremplaçable de l’état des visées éducatives, des connaissances techniques et organologiques, enfin de l’environnement musical dans lequel évoluaient les élèves du Conservatoire. L’étude des sources (manuscrites et imprimées) ainsi que les questions méthodologiques posées par l’édition critique de documents du début du XIXe siècle guident cette première journée d’étude.J’y communiquerai pour ma part à 14h sur la Méthode de violon, dans le cadre de mon statut de musicien chercheur invité Pasteur Vallery-Radot à la BnF et du travail entrepris avec Florence Gétreau pour ce projet : « La Méthode de violon de Baillot, Rode et Kreutzer : influence et références dans les méthodes pédagogiques de violon françaises du XIXe siècle (1803-1908) ». Ceci parmi une impressionnante brochette de chercheurs éminemment éminents ! Ce premier état des lieux des recherches menées sur ces méthodes du Conservatoire s’annonce des plus passionnants.
Consulter le programme détaillé de la journée d’étudeIllustration : page de titre d’une édition originale de la Méthode de violon de Baillot, Rode et Kreutzer, Paris, Bibliothèque nationale de France, département de la musique (détail).