Sous ce nom barbare se cache, pour les non-initiés, un vaste programme de recherche financé par l’Agence nationale de la Recherche (ANR) et consacré à l’Histoire de l’enseignement public de la musique en France au XIXe siècle (1795-1914).
Quatre institutions partenaires
A grande recherche, grands moyens ! Cet immense projet, dirigé par Madame Cécile Reynaud, est ainsi porté par différentes institutions partenaires : l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE), la Bibliothèque nationale de France (BnF), le Conservatoire national de musique et de danse de Paris (CNSMDP) ainsi que les Archives nationales. Débuté en janvier 2014, il s’achèvera en juin 2017, avec, d’ici là, de grands travaux à achever. Je suis heureuse d’y apporter ma contribution, en qualité de musicien chercheur invité Pasteur Vallery-Radot à la BnF, aux côtés de Madame Florence Gétreau et d’une pléiade de chercheurs éminents.
Présentation
Voici l’argumentaire déposé pour ce projet ANR :
Notre projet étudie un pan de l’histoire de l’enseignement de la musique en France au XIXe siècle (1795-1914) en centrant ses intérêts sur le Conservatoire national de musique, fondé en 1795 : il s’agit de montrer, par l’étude du fonctionnement de cette institution et sa comparaison avec d’autres établissements contemporains, comment sa création a pu avoir un retentissement sur l’ensemble de la vie musicale française, par l’élaboration de normes techniques et esthétiques qui ont donné une nouvelle forme aux pratiques musicales – qu’il s’agisse du concert public, de l’exécution ou de l’écriture musicales. A cette vie musicale nouvelle correspond une nouvelle catégorie de musiciens, le statut du musicien professionnel et de l’amateur s’éloignant définitivement l’un de l’autre.
Les outils de recherche dont ce projet envisage l’élaboration (base de données prosopographique des élèves du Conservatoire –lauréats ou non ; numérisation sur la bibliothèque numérique de la Bnf, Gallica, et édition savante en ligne des méthodes du Conservatoire ; élaboration d’un Guide des sources pour l’histoire de l’enseignement de la musique au XIXe siècle en France ; anthologie de textes de concours du Conservatoire pour l’épreuve de lecture à vue), prennent pour objet le fonctionnement du Conservatoire, en commençant par les parcours et les carrières de ses élèves, les contenus de son enseignement, le répertoire qu’il suscite et qui nourrit sa pédagogie. L’exploitation scientifique de ces outils répond à un axe double : l’un, principal, constitué par l’étude du fonctionnement interne du Conservatoire, et servant de point de référence au second, traité notamment lors de journées d’étude – la comparaison du Conservatoire avec d’autres institutions d’enseignement contemporaines.
Les archives du Conservatoire national et la bibliothèque constituée au XIXe siècle, rattachée à la Bibliothèque nationale dès 1935, sont conservées et recensées dans deux institutions publiques – Archives nationales et Bibliothèque nationale de France – qui mettent ces fonds à disposition des chercheurs et permettent l’élaboration des outils de recherche nécessaires à ce projet. Le cas du Conservatoire, institution publique, servira donc d’étude de référence pour élaborer une réflexion sur l’enseignement de la musique en France au XIXe siècle.
Un riche programmme
Ce projet ANR HEMEF est ponctué de journées d’étude et riche d’un séminaire passionnant. L’ensemble des activités connexes ainsi que le détail du projet sont consultables sur le site du l’Ecole pratique des hautes études (EPHE).